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 Les récits de Cissy

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Jøran Tveit
Jøran Tveit
Growing Up
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Les récits de Cissy Empty
Message(#) Sujet: Les récits de Cissy Les récits de Cissy EmptyDim 1 Nov - 16:44

Bon bah voilà, je me lance ! Après tout, c'est repartit pour un confinement alors si quelqu'un s'ennuie et cherche un peu de lecture, il aura de quoi faire par ici. Parce que ici, je vais vous présenter des récits que j'écris en ce moment et qui aiment recevoir des avis d'autrui, que ce soit en guise de motivation ou pour m'améliorer. Je commence avec une histoire courte que j'ai écrite à l'époque du lycée et qui, actuellement encore, se fait une petite remise en forme puisque que, forcément depuis le temps, j'ai évolué. Je posterais les chapitres un peu de temps en temps pour ne pas trop surcharger ceux et celles qui suivront l'intrigue. Sur ce, bonne lecture ! Les récits de Cissy 1555380950


"Dans le sombre pays de Orignal, le souverain est atteint de maladie et les Ténèbres ont prit possession du royaume sous la forme d’un sorcier maléfique qui transforme les animaux en démons et vole les âmes des humains. Des armées encore puissantes mènent la guerre contre les invasions et font tout pour empêcher la propagation du Mal.
C’est dans ce monde hostile que la jeune Selena est étrangement entraînée malgré elle pour sauver le pays. Aidée par ses amis, elle seule semble pouvoir défaire le Mal et apporter enfin un signe d’espoir dans ce puits de la mort…"


AVERTISSEMENT

Cette création est strictement personnelle et est soumis à la protection du droit d’auteur posé par l’article L. 111-1 du code de la propriété intellectuelle (CPI) qui dispose que « l’auteur d’une œuvre de l’esprit jouit sur cette œuvre, du seul fait de sa création, d’un droit de propriété incorporelle exclusif et opposable à tous. Ce droit comporte des attributs d’ordre intellectuel et moral ainsi que des attributs d’ordre patrimonial ». Toute personne et/ou institution et/ou agent et/ou organisme de toute structure gouvernementale, relevant le contenu de ma création, vous êtes avisés qu'il vous est strictement interdit de divulguer, copier, distribuer, diffuser, ou de prendre toute autre action contre moi par rapport à ce contenu des présentes. Les interdictions qui précèdent s'appliquent également à l'employé, un agent, un étudiant ou un membre du personnel sous votre direction.

______________________________________________



LA QUETE DE LA VIE


_______________________________________________


CHAPITRE 1
La Braise avant la Flamme




Un château démoniaque. Des nuages noirs le survolaient. Un silence à glacer le sang dominait. Pourquoi était-ce si calme ?

Il faisait tellement sombre, la nuit était tombée depuis bien longtemps. Cela faisait-il une différence ? En vérité, en ces lieux, l'obscurité persistait éternellement. Tel était désormais le destin de Senal, là où le Mal s'était réveillé il y avait maintenant deux ans à peine. Si peu de temps et le pays s'étouffait de plus en plus chaque jour dans son parasitisme. Combien de temps encore le Royaume d'Orignal pourra-t-il supporter cela avant de succomber aux forces maléfiques qui l'empoisonnaient ? Là, dans les tours sombres du château, jadis simples ruines maudites, le Seigneur du Mal, Créateur des Ténèbres, était à l'œuvre, nourri d'un nouveau pouvoir qui ne cessait de croître.

Mais un cheveu s'était discrètement glissé dans la source, à la recherche de la Mort du Mal. Le Forgeur de Démons avait cru bon de le dissimuler dans ses donjons afin de s'en préserver. La Mort du Mal n'était pas complète et le Créateur des Ténèbres la craignait. Il se croyait à l'abri dans son antre. C'était une fatale erreur.

La présence de l'intrus fut enfin repérée. Il toucha les nerfs de l'Enfer et les Ténèbres s'agitèrent. Le ciel noir laissa peu à peu place à des cumulus écarlates et orageux. Un grondement furieux tonna dans cette spirale rouge et noire des cieux. Ce qui menaçait tant la noirceur du royaume était localisé. Un profond râle, comme un appel sinistre, retentit derrière les murs de pierres noires. Quelque chose s'agita sauvagement dans le château. L'alerte était donnée.

Un homme escalada le plus rapidement possible la muraille qui cernait la sombre bâtisse à l'aide d'une corde dont la boucle à son extrémité s'était fixée autour d'un pique de fer. Encapuchonné par sa sombre cape, son identité ne vous sera pas révélée maintenant.

Il n'avait pas le temps de récupérer sa corde. Aussi sauta-t-il les derniers mètres avant de prendre ses jambes à son cou. Il se précipita ainsi vers lisière d'une immense forêt d'arbres morts qui encerclait le domaine et tira un cheval d'un épais buisson de ronces.

L'homme sauta en selle et talonna sa monture partant au triple galop sur un sentier de terre qui traversait les bois. Les hautes grilles de fer du château s'ouvrirent d'elles-mêmes dans un lourd grincement accompagnant le vacarme du tonnerre au-dessus des tours obscures.

Déferlant des entrailles du château, une horde de cavaliers noirs s'élança à la poursuite du fuyard. Noire était leur armure, inexistant leur visage. Noirs étaient leurs immenses chevaux aux yeux rouges comme le sang.

L'étranger se savait poursuivi. Il poussait son cheval à l'extrême. Pris de désespoir, il se risqua à quitter le sentier. Sa monture bifurqua et bondit au-dessus d'une haie épineuse. L'homme espérait semer ses poursuivants dans les bois. Son cheval slalomait agilement entre les arbres et les broussailles. L'idée porta son effet. Les ténébreux chevaucheurs du Mal perdirent en vitesse, démontrant bien moins d'agilité à se faufiler dans la végétation desséchée de la forêt. Forêt qui était ainsi depuis plus d'un millénaire, depuis que le Mal était apparu pour la première fois dans cette contrée. Maudite à présent, fatiguée de lutter, la nature avait peu à peu abandonné tout espoir de reconquérir la région de Senal. Et Senal demeurait toujours ainsi : une terre morte et stérile. Une terre maudite.

Mais le cavalier audacieux n'était pas pour autant en sûreté. Il ne le sera jamais. Dans les tréfonds des bois s'éleva un hurlement bestial. Son sang ne fit qu'un tour et son cheval poussa un hennissement effrayé. C'est alors qu'une meute d'énormes loups noirs au regard écarlate surgit d'entre les arbres à la poursuite du malheureux. Ce dernier ne cessait d'éperonner l'étalon alezan alors qu'il entendait se rapprocher derrière lui le grognement des loups et les coups de sabots sur le sol des bois.


L'aube se leva avec douceur au-dessus de Pasmonas, mais loin de scintiller dans un ciel d'azur, le soleil lançait de timides rayons de lumière à travers la rougeur des cieux. Il en sera toujours ainsi tant que le Mal répandra sa domination sur le royaume. Depuis deux ans, aucun humain n'avait revu la splendeur d'une voûte céleste azurée. Les aurores prenaient des teintes roses et violacées tandis que les crépuscules plongeaient le pays dans  un tableau ensanglanté.

Pasmonas était un minuscule village égaré entre les collines et les bois de la région de Kalao, l'une des plus petites du pays. Elle se situait à la frontière Est de ce dernier, jouxtant le grand pays de Kar, le royaume aride. Loin de partager cette aridité, Kalao était une région plutôt fertile et cet avantage était très prisé des agriculteurs. Pasmonas était habité par de modestes fermiers. Mais depuis le début du maléfice, grand nombre d'entre eux avait fui. Nombreux étaient les villages qui se dépeuplaient. Leurs habitants cherchaient asile dans le triste pays de Kar. Mais les frontières restaient scellées. Kar ne voulait pas d'eux. Il était impossible pour les Orignaliens de fuir par le Nord ou même l'Ouest : les pays de Viran et de Telengar profitaient de leur faiblesse pour les envahir. Il n'y avait nul refuge ailleurs et seuls quelques désespérés se risquaient dans la Mer du Sud. Nul ne savait s'ils avaient trouvé au loin une terre d'asile.

Sous un ciel écarlate qui s'éclaircissait de minute en minute, le petit village s'éveilla bien vite. Ses habitants ne perdaient pas de temps à commencer les activités quotidiennes de la matinée. En ces temps sombres, ils n'avaient guère d'autre choix que de s'accrocher à leur routine.

A Pasmonas, tout le monde connaissait tout le monde. A chaque détour, chaque croisement, les gens se saluaient chaleureusement. Le ciel rouge au-dessus de leur tête était habituel comme s'il était bleu. L'insignifiant village n'était composé que d'un petit attroupement de chaumes, bâti en bois et pierre par les ancêtres de leurs occupants, encerclé de champs cultivés. La grande majorité des bourgs de Kalao étaient plus ou moins imposants.

De ses yeux verts comme l'émeraude, Selena parcourait l'allée marchande en distinguant chaque visage familier qui lui souriait croisant son chemin. Sa longue chevelure d'un noir brillant caressait son dos à chacun de ses pas. C'était sa balade matinale, le long des étals du petit marché. Un rituel quotidien qui lui permettait d'entendre mille et une rumeurs dans les conversations diverses sur ce qui se passer dans le reste du pays. C'était de cette manière que les petits villages de Kalao se tenaient au courant alors qu'ils se trouvaient isolés. Kalao, c'était la rase campagne et seuls quelques voyageurs perdus faisaient circuler les informations. C'est ainsi que l'on savait pour le Mal, celui qui profitait de la faiblesse du pays pour s'y propager comme un virus. Nul ne savait son origine exacte. On savait seulement qu'il avait toujours été là, quelque part dans la terre peut-être ? Et qu'il attendait, comme toujours, le bon moment pour se répandre. Il était venu il y a deux ans, lorsque le noble roi San Ten de Parduck tomba gravement malade. Tous le savaient : seul le sang royal au pouvoir empêchait le Mal d'exister en Orignal. Le Sang Pur des fondateurs du pays s'était à chaque fois transmis de génération en génération. Une légende raconte que cette pureté de l'âme capable de chasser le Mal provient des Paladins, cette poignée d'humains bénis par les Grands Immortels. Mais pour les Grands Immortels, c'était aussi une guerre de foi entre les croyants et les non-croyants. Personne n'avait pu prouver l'existence des Dieux, et les Padalins n'étaient que des mythes. Une chose cependant était certaine : le pouvoir du sang royal, des descendants bénis.

- Avez-vous entendu les dernières ? s'enquit un vieil homme qui choisissait des pommes sur un étalage.

- Parlez-vous du massacre de ce village dans la région de Zanala ? répondit le marchant.

- Telengar n'a aucune pitié ! gémit un autre villageois.

- Les armées du pays ne parviennent pas à le repousser.

- Si cela continue, je m'en vais !

- Ce n'est que folie de plus, nous ne sommes en sécurité nulle part.

- Et notre roi qui se meurt ! S'il ne récupère pas la santé, nous sommes perdus.

- Avec personne pour lui succéder.

- Paraît que jadis, il avait un héritier !

- Perdu, volé, assassiné peut-être ! Ce dernier a disparu depuis des années, voyons !

- Nul espoir sans miracle. Le Mal nous prendra.

Selena repoussa ses cheveux en arrière et fit demi-tour. Il était temps de rentrer. Elle quitta le village et traversa les champs d'orge qui couvraient la zone sud de Pasmonas. Sur le petit sentier de terre, elle croisa et salua le vieux Zanar conduisant sa charrette au marché tirée par un imposant cheval de trait. Longeant un court d'eau paisible, la jeune fille rentra chez elle : une petit ferme constituée seulement d'une grange et d'un poulailler en plus du foyer. La famille De Charbatière n'était pas bien riche, et avec Selena, n'était composée que d'un couple paysan. Cela ne les avait jamais empêchés d'être heureux et de vivre.

Un énorme chien brun aux longs poils accueillit l'arrivée de la jeune fille sur le seuil de la maison. Il salua son retour d'un aboiement et reçu une caresse sur la tête en récompense. Selena passa la porte. Le petit vestibule d'entrée donnait sur deux larges ouvertures à gauche et à droite ainsi qu'un escalier qui grimpait à l'étage. La jeune fille laissa ses bottes sur le paillasson. Elle passa dans la cuisine, à gauche. L'odeur des galettes et du pain chaud lui faisait envie. La pièce n'était pas particulièrement grande. On y circulait difficilement à plusieurs. Elle comprenait à la fois le coin cuisine et la salle à manger. La cheminée était allumée. Les flammes cuisaient les dernières galettes. Une femme en face les surveillait, une spatule à la main. L'espace d'un instant, elle détourna son attention du feu pour offrir un sourire à Selena. Plus de quarante ans formaient le corps de cette femme élancée aux cheveux blonds comme les blés, attachés en queue de cheval, au regard céruléen dégageant gentillesse et bonté. Elle était vêtue d'une longue robe paysanne couleur de la terre, surmontée d'un tablier jadis blanc mais terni par l'usure et le temps. Des sabots aux pieds toquaient sur le plancher au moindre pas. Charlaine était son nom.

- Comment est l'aube ? demanda t-elle à la jeune fille.

- Sans trop de fraîcheur et pas une brise, répondit Selena en haussant les épaules, l'été s'annonce chaud et sec.

Elle se servit de galettes qu'elle sucrait au miel. Au même moment, Charlaine De Charbatière retira les dernières du feu et les ajouta à la petite pile qui trônait sur un plateau au milieu de la table à manger. C'est alors que la porte d'entrée s'ouvrit. Un homme de carrure non négligeable la passa. Aleth était le maître de la maison, et époux fidèle de Charlaine ainsi que père bienveillant de Selena. Ses grosses bottines faisaient trembler le plancher et il était si grand que sa tête touchait presque l'encadrement de la porte. Le chapeau de paille qu'il accrocha au porte-manteau de l'entrée, la salopette verte qui recouvrait ses vieux habits trahissaient le fermer. Une épaisse mais courte barbe brune assortie à sa tignasse hirsute faisait ressortir l'ambre de ses prunelles. Bien qu'impressionnant, l'homme n'en était pas moins doux et affable. En fait, pauvres et méconnus, les De Charbatière étaient cependant grandement appréciés de bon nombre d'amis. Leur bienveillance n'avait d'égal que leur générosité. Aleth était du sang De Charbatière, et cette ferme était l'héritage de ses ancêtres. Charlaine était née Vaiano, d'une autre famille paysanne de Kalao, originaire du bourg Pesos, à la frontière de la région de Gadélas dangereusement proche du pays de Viran.

- Alors, fit Aleth, quelles nouvelles ce matin ?

Il pénétra dans la cuisine, des bûches fraîchement coupées sous le bras. Il les posa à côté de la cheminée.

- Les mêmes que d'ordinaire, ce ne sont plus des nouvelles, répondit Selena d'un air grave, les Brather veulent quitter le village.

- Pourquoi donc veulent-ils tous partir ? C'est insensé. Rien ne changera. C'est pareil partout. C'est même mieux ici. La terre est encore fertile et il n'y a pas de démons. Pasmonas n'est pas encore atteint par le Mal.

Charlaine ajouta un couvert à la table pour son mari, veillant à faire le plus de bruit possible afin de le détourner de ses paroles. Optimiste par nature, elle n'appréciait guère les conversations malheureuses en famille. Contrairement à Aleth, elle avait encore de l'espoir sur l'avenir du pays.

Le reste de la journée s'écoula paisiblement. Selena aidait ses parents dans les travaux de la ferme, s'occupant des champs, des poules et de la dernière vache qui leur restait. Le jour passa bien vite et le soir ne tarda pas. Le soleil descendit derrière les collines et le ciel prit une curieuse couleur bordeaux sous les derniers rayons de lumière. Bientôt, il revêtira son manteau noir pailleté d'étoiles.

Fatiguée de sa journée, selena prenait l'air agréable du soir, se promenant à la lisière des champs. Ces derniers cernaient la maison et la grange et s'achevaient aux pieds de collines verdoyantes, hormis le passage Sud qui menait au village. Au sommet des collines débutait une forêt, le Petit-Bois, où plus personne n'osait s'aventurer depuis l'arrivée du Mal.

La jeune fille s'assit dans l'herbe, au pied d'un versant verdoyant. De sa place, elle pouvait à peine apercevoir la cime des arbres. Son regard s'éleva vers le ciel qui s'assombrissait de plus en plus. Le rouge menaçant allait bientôt laisser place au noir effrayant.

Egarée dans ses pensées, la paysanne fouilla dans la poche de sa tunique. Elle en sortit un étincelant bijou entre son pouce et son index. Une bague. Et des plus splendides. L'anneau d'argent était surmonté d'une turquoise sur laquelle brillait un S d'émeraude. Ce n'était pas un vol. Ou du moins, si ça l'était, elle n'était pas au courant. Aleth l'avait trouvé, disait-il. le S lui ayant rappelé le prénom de sa fille, il avait décidé alors de lui en faire cadeau. Il aurait pu le vendre, ce qui aurait rapporté beaucoup à la famille. De peur de se la faire voler, Selena ne la portait jamais. Mais elle la prenait toujours avec elle, dans sa poche, fascinée par le bijou.

Lorsqu'un bruissement se fit entendre au-dessus d'elle, Selena se hâta de remettre son précieux bien à l'abri avant de bondir sur ses jambes. Se reculant de la colline, elle savait que le bruit venait des bois au sommet de la pente. Elle s'en inquiéta et jugea bon de rentrer à la maison.

Mais alors qu'elle tourna les talons, un son plus fort la stoppa dans un sursaut. Elle fit aussitôt volte-face pour voir un cheval bondir de la forêt, dévaler la colline avant de s'écraser lourdement sur le sol, avec son cavalier qui s'échappa de la selle. Si l'animal se releva presque instantanément en soufflant bruyamment par les naseaux, l'homme gisait inerte dans l'herbe. Une main sur la bouche, Selena avait assisté avec effarement à la scène. Le cheval écorché à divers endroits était affolé. Il gratta nerveusement la terre avant de se placer devant son maître inconscient, le visage et le corps cachés par sa sombre cape. L'animal piaffa à nouveau, la tête tournée vers l'inconnue. Il semblait vouloir la tenir à distance et défendre son maître. Quelle loyauté ! La jeune fille en fut fascinée. La surprise de cette soudaine apparition ne tarda pas à disparaître. Selena s'approcha du cheval avec précaution, lui murmurant des paroles d'apaisement. Lorsqu'elle parvint à s'emparer des rênes sans danger, elle lui caressa le chanfrein. L'animal se détendit. La jeune fille lui flatta l'encolure avant de s'accroupir, prudente, auprès de l'inconnu à terre. Complétement évanoui, la tête ensanglantée, seule sa respiration régulière prouvait qu'il était vivant. Délicatement, Selena retira la capuche qui couvrait son visage.
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Les récits de Cissy Empty
Message(#) Sujet: Re: Les récits de Cissy Les récits de Cissy EmptyLun 25 Oct - 16:12

Je ne sais pas trop si quelqu'un lit ce que je poste mais dans le doute, voici le second chapitre^^'



CHAPITRE 2
Le Rayon de Soleil dans le Noir




La nuit était finalement tombée, recouvrant le petit village de Pasmonas de son voile de velours noir. Et elle se passa paisiblement, comme si rien ne s'était passé. Car personne n'avait eu vent de l'arrivée d'un étranger sur les terres des De Charbatière. Dans la soirée qui avait précédé le lever de la lune, Selena avait accouru jusque chez elle, demander de l'aide à Aleth et lui racontant ce qui s'était passé. Attelant la charrette, le fermier avait conduit sa jument de trait, guidé par sa fille à travers champs. Avant cela, celle-ci avait attaché le cheval de l'inconnu à la clôture, pour éviter toute fuite. A la lueur de la lanterne d'Aleth, il y était toujours, attentif à l'approche de l'attelage.

C'est ainsi que le fermier l'aperçut, l'étranger gisait toujours au sol, dans la même position. La capuche qu'elle avait retirée de sa tête, avait découvert un visage qui laissait imaginer une petite quarantaine d'années. Des cheveux bruns tombant jusqu'aux oreilles encadraient une figure ovale, au menton carré. Une légère fossette le creusait et une barbe de trois jours s'étalait sur ses joues. Mis à part la cape, on distinguait par-dessus sa tunique brune des gantelets et des épaulières de cuir. En le portant jusqu'à la charrette, Aleth et Selena avaient également fait la découverte d'une épaisse sacoche de cuir et d'une courte épée qui pendaient à sa ceinture. La vue de la lame avait quelque peu rendu le fermier hésitant à secourir l'étranger, mais l'insistance de sa fille avait finalement pris le dessus.

Tandis qu'Aleth conduisait l'inconnu jusqu'à la maison, Selena emmenait l'étalon dans la grange avant de laver ses blessures, de le desseller et de lui offrir le box de la jument à la charrette. De la selle du cheval, la jeune fille avait également détaché un sac de toile contenant diverses denrées telles que des fruits et de la viande séchée.

Aleth avait installé l'homme sur le canapé dans la pièce principale de la maison, face à la cuisine. Un feu crépitait paisiblement dans l'âtre. Charlaine s'était aussitôt affairée pour lui apporter tous les soins possibles. Elle avait bandé sa tête, mais avait découvert avec stupeur une multitude d'autres blessures, principalement des griffures de bêtes sauvages et des entailles d'épées sous sa tunique. Elle avait également distingué de nombreux bleus et vieilles cicatrices.

Sous l'œil attentif de son mari, Charlaine poursuivait néanmoins ses applications au moment où Selena regagna la chaleur du foyer. Celle-ci rejoignit ses parents près de l'âtre tandis que Charlaine nettoyait les plaies de l'homme avec un tissu humide. Tout à coup, l'une des blessures, visiblement une griffure, se mit à fumer et frémir au contact de la serviette mouillée. La fermière s'écarta immédiatement avec surprise.

- Que se passe t-il ? s'étonna Selena.

- Je n'ai rien fait ! s'inquiéta Charlaine, je voulais juste laver…

- On dirait que ça brûle…

Aleth, aussi stupéfait que les autres, demeurait observateur. Quelques secondes plus tard, le phénomène cessa, laissant tout le monde déconcerté. La stupéfaction laissa place à la réflexion.

- Cet homme a été attaqué par un démon.

Femme et fille lui adressèrent un regard perplexe. Aleth s'expliqua.

- Ca me rappelle une histoire du vieux Sam, un soir à l'auberge.

Le vieux Sam était connu de tout Pasmonas. Il était né au village, y avait grandi, puis l'avait quitté des années auparavant en quête d'aventures. A dire vrai, il n'y était revenu que récemment, poussé par la fatigue imposée par son grand âge ainsi que par les malheurs actuels du pays. Depuis son retour, il prenait plaisir à partager ce qu'il avait vécu durant sa vie vagabonde. Par moment, on y croyait, et d'autres fois non.
- Il a déjà vu ça, poursuivit le fermier.

- Comment cela se soigne-t-il ? interrogea Charlaine.

Elle n'osait plus toucher à ces plaies démoniaques, de peur d'aggraver le maléfice.

- Ca ne se soigne pas. Pas à ma connaissance. Ni à celle de Sam.

Selena laissa échapper un soupire, désespérée. Tout à coup, l'inconnu émit un gémissement. Stupéfaite, la famille entière le dévisagea. L'homme bougeait la tête, sa bouche s'entrouvrit, il reprenait connaissance. Quelques secondes plus tard, ses yeux s'ouvrirent et son regard fit rapidement le tour des personnes présentes.

- Où…Où suis-je ? bégaya t-il, hébété.

- Chez moi, répondit Aleth, dans le village de Pasmonas.

- Pasmonas…? Où est-ce ?

- Dans la région de Kalao, à l'Est du pays.

Le voyageur balaya la pièce du regard. Dans son esprit, il faisait le tri. Charlaine suggéra à voix basse de lui préparer un bouillon. Aussitôt dit, elle disparut dans la cuisine.

- Nous vous avons trouvé, inconscient près des champs, poursuivit Aleth, disons, ma fille Selena, vous a découvert. Elle s'est occupée de votre cheval pendant que ma femme, Charlaine, vous soignait.

L'inconnue porta son regard sur la jeune fille, qui était restée en retrait, derrière son père. Selena, un peu mal à l'aise, fit un sourire, glissant une mèche de ses cheveux derrière l'oreille. L'homme lui rendit son sourire. Il se redressa sur le divan, rajustant sa tunique sur lui.

- Je vous suis grandement reconnaissant de vous êtes occupés de moi, remercia le voyageur, je me nomme Naman Gerudo.

- Ne vous en faites pas, répondit Aleth, c'est que vous avez reçu un sacré coup sur la tête. Vous êtes même blessé un peu partout…Cela fait longtemps que vous cavalez ainsi ? Vous portez des morsures et des griffures de démons. Il n'y en a pas dans cette région.

- Ah que vous êtes chanceux ! Vous êtes perspicace. Je parcoure le pays depuis des mois. Je viens de Dereka.

- D'aussi loin ! s'étonna Selena.

La région de Dereka se trouvait à l'Ouest du pays, séparée de la frontière de Telengar par la région d'Hinul. Les deux régions étaient, par ailleurs, scindées par le Fleuve de l'Ouest qui prenait sa source en Telengar et se jetait dans la Mer du Sud. Dereka était également l'une des régions limitrophes de Parduck, la grande contrée centrale qui abritait le palais royal.

Charlaine revint avec un bol de soupe. On en avait senti la délicieuse odeur depuis la cuisine. Naman la remercia chaleureusement. Respectant son repas, les trois De Charbatière se turent, même si beaucoup de questions se bousculaient dans leurs têtes. Le voyageur savourait le breuvage de légumes. Il y avait longtemps qu'il n'avait pas eu de repas aussi exquis. Ce n'était pourtant qu'un petit bouillon. Ca ne lui remplirait pas l'estomac. Mais en cet instant, il lui faisait un bien fou.

- Je regrette, lança finalement Charlaine lorsque Naman lui rendit le bol vide, certaines de vos blessures me paraissent impossibles à soigner.

- Vous faites sans doute allusion à celles que les démons m'ont causées ?

La femme hocha la tête.

- Y a-t-il un quelconque moyen d'apaiser ce mal ? demanda Selena se décidant enfin à ouvrir la bouche.

- Non hélas, aucun qui ne me soit connu. Mais soyez sans inquiétude. Malgré de désagréables brûlures au contact de l'eau, elles n'attenteront pas à ma vie.

- Voici au moins un grand soulagement.

L'homme opina du chef.

- Je vous remercie une fois encore pour les soins que vous m'avez apportés ainsi que votre hospitalité, mais je ne peux rester plus longtemps.

Il se leva sous les regards déconcertés de la famille.

- Vous partez ? s'étonna Charlaine, là ? Maintenant ? Tout de suite ?

- Oui madame. Là. Maintenant. Tout de suite. Rester parmi vous ne fera que vous causer des ennuis.

- Expliquez-vous, exigea Aleth, êtes-vous un hors-la-loi ?

- Nullement. Mais moins vous en saurez, mieux ce sera.

Rajustant ses habits, Naman se rendit soudain compte qu'il lui manquait quelque chose. Il tâta sa ceinture de cuir et vit avec effroi que ce qu'il possédait de plus précieux avait disparu. Son visage pâlit à la lueur des flammes. Son regard parcourut la pièce. Une angoisse profonde s'empara de lui. Il perdit rapidement son sang-froid.

- Où est ma sacoche ? s'exclama t-il, j'avais une sacoche à la ceinture !

- Ne vous alarmez pas, rassura Aleth, aucune de vos affaires n'a été volée. Nous avons laissé votre sacoche, votre épée et votre cape dans l'entrée. Le reste de votre équipement qui était accroché à votre selle vous attend dans la grange près de votre monture.

Sous le regard abasourdi de Selena, Naman se rua hors de la pièce, d'une démarche encore mal assurée. Aleth lui emboîta le pas. Selena échangea un regard d'incompréhension avec sa mère. Ce qui se trouvait dans la mystérieuse sacoche devait être d'une importance capitale, ou d'une valeur inestimable. Personne ne l'avait ouverte. Personne ne savait ce qu'elle contenait à part ce curieux voyageur. La jeune fille rejoignit les deux hommes au moment où Naman rattachait son bien à la sangle. Après quoi, il revêtit sa cape qui pendait à un crochet de fer, et prit son fourreau contenant sa lame.

- J'ignore ce qui se trouve à l'intérieur, fit Aleth, mais cela semble précieux au plus haut point.

- Au plus haut en effet, répondit Naman, elle ne doit jamais me quitter.

Son calme était revenu. Il récupéra également ses bottes et fut déjà prêt à partir.

- Veuillez pardonner mon emportement comme mon empressement, mais une longue route m'attend encore. Je n'oublierais pas votre générosité.

- Laissez-moi vous conduire à votre cheval, proposa Selena.

Naman accepta. La jeune fille se chaussa rapidement avant de quitter la maison, le voyageur sur ses talons. Le vent léger de cette nuit caressa leurs visages alors qu'ils abandonnaient la chaleur du foyer. L'adolescente avait allumé une lanterne et se dirigeait vers la grange, une sombre et imposante silhouette dans l'obscurité. Cependant, après quelques pas, un aboiement se fit entendre. Le chien de la ferme accourait vers eux, rendu nerveux par la présence de l'étranger. De corpulence non négligeable, l'animal se dressa sur ses pattes arrières et parvint à renverser Naman de tout son poids.

- Zan ! réprimanda Selena, ça suffit !

Elle avait fait volte-face vers l'homme à terre qui repoussait le chien taquin avec peine. Taquin, il l'était, nullement agressif, mais parfaitement maladroit. Il harcela le visage de l'homme à grands coups de langue sous le regard amusé de Selena. Naman repoussa l'animal une nouvelle fois, maugréant dans sa barbe. La masse pelucheuse jeta alors soudainement son dévolu sur la sacoche de l'homme, la saisissant entre ses crocs et la tirant de toutes ses forces. Joueur et tenace, Zan agita sauvagement la tête.

- Non ! gronda Naman, lâche ça, sale bête !

La sangle céda. Au même moment, l'animal lâcha prise. La sacoche vola un temps dans les airs. Temps durant lequel une boîte en sortit et s'ouvrit malencontreusement. Un éclat d'argent s'en échappa et s'écrasa au sol, non loin de Selena. Une flèche. C'était une flèche argentée, brillante de mille éclats dans la nuit, gisant à terre, sous le regard de la jeune fille. Zan prenait plaisir à mordiller le cuir du sac tandis que Naman se remit sur ses jambes non sans afficher une mine mécontente.

- Toutes mes excuses monsieur Gerudo, fit la jeune fermière, il n'est pas méchant, je vous l'assure. Tenez, vous avez perdu quelque chose.

Elle faisait allusion à l'étrange flèche qui scintillait à ses pieds. Jamais encore elle n'en avait vu de semblable. Aussi se pencha-t-elle pour la récupérer. Naman écarquilla les yeux.

- Attends ! s'exclama t-il, n'y touche pas !

Trop tard. La jeune fille saisit l'arme du bout de ses doigts fins. La surface lisse de sa pointe et de son corps reflétait la lueur de la lanterne qu'elle tenait de l'autre main. Etonnamment, l'objet n'était pas lourd le moins du monde. Au fond, on ne pouvait pas être certain de sa consistance, sauf des plumes blanches qui ornaient son extrémité. Naman s'était immobilisé face à Selena, il s'en trouvait abasourdi. Du moins, c'était l'impression qu'il donnait. Son expression laissait perplexe la jeune fille.

- Je n'avais nullement l'intention de vous le voler, rassura t-elle, cet objet est magnifique. Je comprends qu'il vous soit si précieux.

- Ce n'est guère ma crainte jeune fille, mais comment est-ce possible…? Dites-moi, seriez-vous une enfant adoptée ?

- Je vous le confirme. Comment l'avez-vous deviné ?

Mais avant que l'homme ne puisse répondre, Charlaine apparut à la porte.

- Selena ? Monsieur Gerudo ? appela t-elle, est-ce que tout va bien ?

- A dire vrai, madame De Charbatière, je me vois contraint de finalement retarder mon départ, répondit l'homme, si vous voulez bien prévenir votre époux. J'ai à vous parler de choses importantes.
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Les récits de Cissy

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