J'en voulais clairement à Bianca de m'avoir foutu ici même si je me doutais qu'elle ne l'avait pas fait en mal. Je ne pouvais pas le cacher, dormir, parler de ce qu'il m'étais arrivé et me passer de drogue ce n'était pas facile voir carrément impossible. Je faisais toujours mes cauchemars, j'étais fatiguée, ça pouvait se voir sur ma gueule et je n'avais qu'une envie, sortir d'ici. Après plus d'une semaine passé dans le centre, j'avais eu le droit à récupérer mon téléphone et si je n'avais pas encore réussi à envoyer un message à Bianca, je l'avais fais pour Lucy, Wade et Pierce même si ça avait été plus compliqué pour ce dernier. Je savais qu'il était en colère, qu'il devait m'en vouloir et je pouvais le comprendre. Je remontais les draps sur mon visage, évitant d'y penser puisque je n'avais toujours aucune nouvelle de lui et ça me brisait le coeur mais je ne pouvais pas forcer les choses.

J'étais remonté dans ma chambre avec une énième séance avec la psychologue qui avait essayé de me faire parler mais rien ne sortait. Si je pouvais parler aisément de ma descente aux enfers avec la drogue et l'alcool, les raisons qui m'y avait poussé elles, ne sortait pas. Je me tournais sur le côté, soufflant doucement en reposant ma tête sur l'oreiller. J'avais réussi à parler à Bianca, sur Mia et Giovanni et c'était la seule avec qui je l'avais fait. Les gens pensaient surement que c'était de la mauvaise volonté de ma part mais ce n'était pas le cas. Qui à envie de se rappeler à quel point elle à été conne d'accorder sa confiance, d'accorder de son temps, son énergie, ses sentiments à quelqu'un qui s'est foutu de sa gueule? Je retournais ça dans ma tête, sans arrêt, me demandant ou est-ce que j'avais merdé. Je le savais, j'aurais du m'éloigner de lui, comme la première fois, j'aurais du ne rien ressentir à son égard, à chaque fois que je me faisais différents scénarios dans ma tête sur ce fameux soir où il m'avait retrouvé à Cranstown, le résultat était le même : je craquais. J'attrapais le médicament -à base de plante seulement afin d'éviter que je devienne dépendante d'après les médecins- qui était sur la table de nuit pour l'avaler et essayer de me calmer.

Je fermais les yeux et quelques minutes plus tard, j'entendis un coup sur la porte qui me faisais souffler parce que je voulais être tranquille : " Entrez". Je restais dos à la porte, ne voulant pas faire un seul effort. Il s'agissait surement d'une infirmière ou même de la psy qui passait voir comment ça allait suite à notre séance du matin. Je me figeais quelques secondes avant de basculer de l'autre côté en entendant la voix de Wade pour lui faire face : " Salut..." Il était venu. Bien évidemment qu'il m'avait dit qu'il le ferait lorsqu'on avait échangé par message, mais j'étais tellement habitué à me faire lâché que je ne l'attendais pas. Je suivais ses gestes du regard quand il posait sa veste et je tentais de sourire : " Comme un charme. Et toi?" Il n'avait pas l'air à l'aise et je me disais que c'était surement à cause de l'endroit. Je me rappelais encore de la conversation que l'on avait eu ensemble sur ses anciennes addictions. Je me pinçais les lèvres m'en voulant de lui imposer ça et je finissais par me redresser dans le lit posant mon regard sur lui : " Est-ce que tu veux qu'on sorte dans le jardin à l'arrière?" Je finissais par sourire sincèrement pour la première fois depuis longtemps : " Merci d'être venu"

Je devais bien avouer qu'une fois de plus il me surprenait. Moi qui avait l'habitude de ne plus croire aux promesses que l'on me faisait, lui contournait cette règle. C'était déjà la seconde fois qu'il tenait parole ce qui me confortait dans l'idée que Giovanni en avait juste rien à foutre de moi. Mon visage se crispait à cette pensée et j'enfonçais ma tête dans l'oreiller comptant jusqu'à dix, me concentrant sur ma respiration pour ne pas penser à lui, au mal qu'il avait fait et à tout ce dont je me rendais compte aujourd'hui. Quelques minutes plus tard, je me calmais et je levais de nouveau le regard vers lui, souriant doucement. Je m'en voulais de lui infliger le fait de se rappeler des souvenirs, bien que je ne savais pas comment il avait arrêter toute la merde qu'il prenait, je me doutais bien qu'il ne l'avait pas fait seul. C'était pour cette raison que je lui avait proposé de sortir de cet endroit et je finissais par me redresser totalement, posant mes pieds au sol et je hochais la tête quand il me disait de me couvrir. Un sourire se posait sur mon visage quand je récupérais une veste pour la mettre sur mes épaules. C'était sympa le fait qu'il me donne un conseil et pas qu'il m'impose quelque chose comme... Chelsea stop. Ma conscience me réprimandais et je levais les yeux vers Wade en souriant : "Oui, mais tu n'étais pas obligé de la tenir... Surtout ici" et surtout avec moi vu que j'avais la tête parfaite pour l'étiquette je me fou de ta gueule. Je sortais dans le couloir accompagnée du chauffeur quand il m'annonçait qu'il était quatre chambres plus loin la dernière fois qu'il était venu. J'esquissais un sourire en regardant dans la direction qu'il me montrait avant de commencer à marcher vers le jardin : " Et la bouffe était tout autant dégeu qu'aujourd'hui?" J'étouffais un rire avant de reprendre : " Si t'a un truc pour bouffer mieux, je prends" Je prenais ça sur le ton de l'humour mais j'appréciais sa démarche. Il suffisait de le regarder, aujourd'hui il allait mieux et c'était un bon exemple pour moi. Je pouvais avoir un peu plus l'espoir de m'en sortir sans trop de dégât. Je poussais la porte et je m'engouffrais dans le jardin pour trouver un banc et m'y assoir. L'air frais me faisait du bien et je resserrais la veste autour de moi : "Alors, tout va bien à l'extérieur?"